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Tu ne sais par où commencer? Ce petit carnet devrait t'aider! De plus si tu me laisse ton courriel je t'enverrai une fois de temps en temps des trucs et astuces pour une vie plus naturelle.

Carnet 3 étapes
Le surcyclage (upcycling) à travers le temps

Le surcyclage (upcycling) à travers le temps

La passion d'utiliser jusqu'au dernier bout de tissu vient de ma grand-mère maternelle, renforcée par l'impact que cette pratique a à notre époque pour lutter contre les changements climatiques et économiser!

J'ai toujours été admirative des pratiques du début du siècle et celles des premières nations.  C’est à la fois écologique, créatif et porteur de mémoire. Les générations précédentes avaient des pratiques très riches et ingénieuses concernant les vêtements en fin de vie. Voici un aperçu de leurs habitudes et savoir-faire :

🧵 1. Réparer avant de jeter

Les vêtements étaient précieux, souvent coûteux à produire ou acheter. On les réparait autant que possible :

  • Rapiéçage : ajouter des morceaux de tissu (souvent d’une vieille chemise ou robe) pour couvrir un trou ou renforcer une zone fragile.

  • Reprise : technique de couture invisible pour recoudre discrètement un accroc ou un trou.

  • Reprise aux œufs : pour les chaussettes, on utilisait un "œuf à repriser" en bois pour maintenir la forme pendant la réparation.


🪡 2. Recycler dans la maison

Quand un vêtement devenait vraiment inutilisable :

  • Il était transformé en chiffons pour le ménage, le polissage ou les tâches salissantes.

  • On le découpait pour en faire des lingettes, des torchons, voire du papier toilette lavable (en période de pénurie).

  • Les vieux draps devenaient des doublures, des rideaux, ou des vêtements d’enfant.


👕 3. Transformation en nouveaux vêtements

Très courant :

  • Une robe de femme devenait une robe de petite fille.

  • Un pantalon troué aux genoux se transformait en short.

  • Un manteau usé pouvait être retourné ("à l’envers") pour profiter du tissu intérieur encore en bon état.


🧶 4. Récupération des matières

Avant de jeter un vêtement, on récupérait :

  • Les boutons (souvent conservés dans une boîte à boutons).

  • Les fermetures éclair, crochets, dentelles, rubans.

  • Les tissus non abîmés, décousus avec soin, pour d’autres projets (patchwork, quilting, poupées).


🌾 5. Le vêtement comme bien transmissible

  • Les habits d’enfants étaient transmis entre frères et sœurs, cousins ou voisins.

  • On adaptait le vêtement à la taille du nouvel enfant : ourlets rabattus, manches raccourcies, cols changés.

  • Les trousseaux de mariage ou de naissance étaient souvent faits main, et soignés pour durer toute une vie.


📚 Anecdote :

Pendant la Seconde Guerre mondiale et les années d’après-guerre, au Royaume-Uni, la campagne "Make Do and Mend" encourageait les familles à réparer et transformer leurs vêtements plutôt que d’en acheter de nouveaux. 

 

Tout ça, c'est encore assez près de nous et ça ressemble à ce que je fais moi-même.  Mais qu'en est-il des cultures plus lointaines?  Dans la Grèce antique, est-ce qu'on surcyclait les toges?  Je me suis posé la question et je suis plus que ravie et inspirée par mes découvertes! Voici le résultat de mes recherches:

 


🏛️ Antiquité (Égypte, Grèce, Rome…)

  • Les tissus étaient faits à la main, filés et tissés au foyer. Chaque pièce demandait beaucoup de temps et d’énergie : aucune chute n’était perdue.

  • Les vêtements usés étaient souvent démontés pour réutiliser les bandes de tissu, par exemple en ligatures pour les blessures, ou en liens utilitaires.

  • Dans certaines civilisations, comme en Égypte ancienne, les bandelettes de momification pouvaient provenir de vieux tissus domestiques.

  • Les vêtements trop usés devenaient linges de maison, linge de toilette, ou étaient réduits en fibres pour rembourrer des coussins ou des selles.


🛡️ Moyen Âge (Europe médiévale)

  • Les vêtements étaient souvent hérités ou donnés (y compris par les nobles à leurs serviteurs).

  • On créait des vêtements modulables (à manches détachables ou avec des laçages), pour adapter les habits à différentes morphologies et prolonger leur durée de vie.

  • Les tissus nobles (laine, lin, soie) étaient réutilisés : une robe usée pouvait devenir un gilet, puis un bonnet, puis un chiffon.

  • Des fragments de tissus étaient parfois intégrés à des ouvrages religieux ou conservés comme reliques (surtout s’ils avaient appartenu à une personne vénérée).


🧵 Renaissance et époque moderne

  • L’usage de la "friperie" se développe : on achète des vêtements de seconde main ou des habits usés à transformer.

  • Les artisans tailleurs et couturières reprennent les vêtements pour les adapter ou recomposer.

  • Les fripes usées jusqu’à la corde étaient revendues à des récupérateurs, qui les transformaient en papier chiffon (papier de qualité à base de vieux tissus, très utilisé avant l’invention du papier bois).


🏡 Campagnes et sociétés rurales (jusqu’au XIXe siècle)

  • Les vêtements avaient une vie cyclique très structurée : habillés → vêtements de travail → vêtements de nuit → chiffons ou rembourrage.

  • Dans certaines régions, les vêtements étaient collectifs ou communautaires : des habits de deuil ou de fête passaient de famille en famille selon les événements.

  • Le patchwork (notamment aux États-Unis et en Europe de l’Est) vient de cette logique : assembler les morceaux récupérés pour créer de nouvelles couvertures, vestes ou tentures.


🌍 Et ailleurs dans le monde ?

  • En Afrique de l’Ouest, les tissus traditionnels (bogolan, kente…) sont longtemps réparés et transformés, car chaque motif a une signification. On ne jette rien.

  • Au Japon, la pratique du boro (littéralement "chiffon") consistait à raccommoder les vêtements avec de nombreuses couches visibles, créant de superbes mosaïques textiles.

  • En Inde, les saris usés sont transformés en kanthas : couvertures piquées faites

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/10/Child%27s_Sleeping_Mat_%28boro_Shikimono%29%2C_late_19th_century_%28CH_1108827543%29.jpg
https://www.heddels.com/wp-content/uploads/2015/08/boro-kimono.jpg
https://www.plumetismagazine.net/medias/2014/07/boro-kimonoboy-600x600.jpg

 


🇯🇵 Boro – Japon

Le boro est une technique japonaise de rapiéçage visible, née de la nécessité dans les campagnes rurales. Les vêtements, souvent en coton indigo, étaient réparés avec des morceaux de tissu et des points de couture simples appelés sashiko. Au fil du temps, ces pièces devenaient de véritables mosaïques textiles.Heddels

  • Kimono boro traditionnel : un exemple de vêtement entièrement rapiécé, où chaque patch raconte une histoire.

  • Détail de couture sashiko : illustrant la finesse et la régularité des points utilisés pour renforcer et embellir le tissu.


🇮🇳 Kantha – Inde

Le kantha est une broderie traditionnelle du Bengale, réalisée en superposant des couches de vieux saris ou dhotis, puis en les cousant ensemble avec des points simples. Ces couvertures ou châles servaient à la fois d'objets utilitaires et de supports d'expression personnelle.

  • Couverture kantha ancienne : présentant des motifs géométriques et floraux, chaque point reflétant l'histoire et les émotions de l'artisane.

  • Détail de broderie kantha : montrant la richesse des motifs et la précision du travail manuel.


🧵 Patchwork historique

Le patchwork, ou piécé, est une technique universelle de réutilisation des chutes de tissu pour créer de nouveaux objets textiles. Utilisé dans de nombreuses cultures, il permettait de transformer des restes de tissus en couvertures, vêtements ou tentures.

  • Patchwork européen du XIXe siècle : composé de tissus variés, chaque morceau témoignant d'une époque ou d'un usage particulier.

  • Exemple de patchwork africain : illustrant l'utilisation de motifs symboliques et de couleurs vives pour raconter des histoires communautaires.

Tout ceci est tellement inspirant!  Je compte bien intégrer certaines de ces traditions dans mes créations!

Pour apprendre à faire du surcyclage textile, je te propose ma formation en ligne: https://creationeffetpapillon.systeme.io/64e83c70

 

Sources: 

https://www.hellocarbo.com/blog/media/comprendre-lupcycling-aux-origines-de-la-tendance/

https://www.cci.fr/actualites/lupcycling-cest-quoi

https://ginandger.com/blogs/infos/kantha?srsltid=AfmBOoqFNYhnaAqWM6BCV91VtgxSjYTTGgJWtrKk5awlHnTT0jk_9S_d

https://www.milpoint.com/PBCPPlayer.asp?ID=2336022

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