Ma rencontre avec Jean Airoldi
Le week-end dernier, j'étais exposante au Salon de l'éveil de St-Hyacinthe. Il y avait de nombreuses conférences offertes, plus intéressantes les unes que les autres. Parmi celles-ci, Jean Airoldi présentait une conférence intitulée "Doit-on encore suivre les tendances ?".
Étant donné que je crois que le désastre de la pollution textile actuelle est en grande partie dû à notre besoin de suivre les tendances — lesquelles fonctionnent comme des injonctions nous poussant à dépenser énormément pour, au final, nous retrouver devant notre garde-robe en nous disant que nous n'avons rien à nous mettre — j'étais très interpellée par cette conférence. Malheureusement, à ce moment-là, je ne pouvais pas quitter mon kiosque.
Plus tard dans la journée, alors que j'avais quelqu'un pour me remplacer, je suis allée jaser avec M. Airoldi. Je lui ai expliqué que j'avais manqué sa conférence et que j'aimerais connaître la réponse : Doit-on encore suivre les tendances ?
Il m'a immédiatement répondu : "Il n'y a plus de tendances ! Les gens mettent ce qu'ils veulent ! Je ne sers plus à rien !"
Je lui ai alors répondu que son travail de styliste était encore très important pour nous aider à nous habiller en fonction de notre palette de couleurs et de notre morphologie. Mais selon lui, les gens ne font même plus attention à cela.
Il a souligné que c'était une bonne chose pour l'acceptation corporelle que chacun porte ce qu'il veut, peu importe sa silhouette. Je lui ai alors demandé : "Alors, on peut se permettre de mettre des robes en jean recyclé ?" Il a répondu en regardant ma robe : "Absolument !"
Il a ajouté que, selon lui, il est très difficile d’être designer au Québec, car il est impossible de proposer les mêmes prix que les grandes chaînes comme Zara, Shein ou Temu. Il a donné l'exemple d'un t-shirt blanc : lorsque les consommateurs ont le choix entre un t-shirt fabriqué au Québec à 20 $ et un autre venant de Chine à 4 $, étant donné toutes les obligations financières et l’augmentation des coûts, la plupart se tournent vers celui à 4 $.
Quelle merveilleuse piste de réflexion ! Merci, M. Airoldi !
Personnellement, je crois que s'habiller en fonction de notre palette de couleurs, d’un style défini et de notre morphologie permet d’avoir une garde-robe où chaque vêtement peut se marier avec les autres, créant ainsi une infinité de tenues tout en restant confortable et à l’aise. Nous avons encore besoin de vos services, M. Airoldi !
Je suis convaincue qu'il est possible de s’habiller à très bas prix sans épuiser les ressources de la planète. Il faut délaisser l'achat de vêtements neufs au profit de la seconde main (il existe des friperies très, très chics !), apprendre à réparer, modifier et ajuster nos vêtements, et même découvrir le grand bonheur de créer nos propres vêtements à partir de textiles recyclés.
Il est tout à fait possible d'avoir un style défini et unique, de consacrer son argent à autre chose qu'à sa garde-robe et de contribuer à un avenir plus durable pour les générations futures, sans se priver !
Je suis en train d’élaborer un programme pour t’aider à aller dans ce sens... Reste à l’affût !